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Étiqueter ou ne pas étiqueter ? Comprendre les changements proposés à la norme CODEX pour l'étiquetage des allergènes

L'étiquetage des allergènes alimentaires présents dans les aliments préemballés joue un rôle essentiel dans la protection des personnes souffrant d'allergies alimentaires, car il n'existe actuellement aucun traitement clinique préventif pratique. La liste des principaux aliments et ingrédients connus pour provoquer une hypersensibilité a été incluse pour la première fois dans la Norme générale Codex pour l'étiquetage des denrées alimentaires préemballées (NGÉDAP) en 1999 (section 4.2.1.4), qui rendait obligatoire leur déclaration sur les étiquettes chaque fois qu'ils étaient présents.

Depuis la rédaction initiale de la NGLP, notre compréhension des allergènes alimentaires et de leur gestion a considérablement progressé. En réponse à une nouvelle demande du Codex pour des conseils scientifiques, y compris des preuves actuelles de la compréhension des allergènes par les consommateurs, la FAO et l'OMS ont convoqué une série de trois réunions d'experts de fin 2020 à début 2022 pour fournir des conseils scientifiques sur trois sujets différents :

1. Examiner et valider (ou mettre à jour) la liste des allergènes prioritaires du Codex 2. Examiner et établir des seuils pour les allergènes prioritaires dans les aliments 3. Réviser et établir l'étiquetage préventif (EPP) des allergènes prioritaires dans les aliments.

Dans cet article, nous examinons et discutons les questions auxquelles ont été confrontés les participants à chaque réunion et les principales recommandations qui en ont résulté. Ces recommandations reflètent plus de 20 ans de progrès dans notre compréhension de la science des allergènes alimentaires et dans les réponses pratiques aux risques posés par les allergènes alimentaires.

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Allergènes alimentaires

Cet article a été publié dans Spot On #16

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Principales conclusions des trois réunions d'experts de la FAO et de l'OMS :

Réunion 1 : Changements recommandés pour la liste mondiale des allergènes prioritaires : Réunion 2 : Les doses de référence (RfD) pour les allergènes prioritaires devraient être dérivées de l'ED05, c'est-à-dire la dose prévue pour entraîner des réactions objectives chez pas plus de 5% de la population allergique à chacun de ces allergènes prioritaires. Réunion 3 : La décision d'utiliser ou non une déclaration PAL devrait faire partie d'un cadre réglementaire.

Réunion / Rapport 1 : Examen et validation de la liste des allergènes prioritaires du Codex Alimentarius par l'évaluation des risques

Lors de la première réunion, le Comité d'experts a souligné que la liste ne devait comporter que des substances connues pour provoquer des réactions à médiation immunitaire bien caractérisées, c'est-à-dire des réactions à médiation IgE et la maladie cœliaque. Il a non seulement précisé les critères d'identification des allergènes prioritaires, notamment la prévalence de l'allergie, la puissance et la gravité des réactions observées, mais il a également insisté sur l'importance du respect de ces critères à l'échelle mondiale.

Ils ont entrepris un exercice de hiérarchisation des dangers en utilisant une approche d'analyse multicritères, ce qui leur a permis de synthétiser les différents types de données en un score unique reflétant l'importance de chaque aliment allergène pour la santé publique mondiale. En outre, le processus d'examen au cœur de cette hiérarchisation a assuré la transparence et la répétabilité, facilitant non seulement l'examen scientifique, mais fournissant également une approche qui pourrait être facilement utilisée pour classer un allergène supposé en termes d'impact sur la santé publique à un niveau mondial ou plus local.

Sur la base des résultats de l'exercice de hiérarchisation des dangers et des discussions qui ont suivi, la mise à jour suivante de la section 4.2.1.4 du GSLPF a été recommandée.

Il est important de se rappeler que ces recommandations sont encore en cours de discussion au sein des comités du Codex et qu'il peut s'écouler un certain temps avant qu'elles ne soient acceptées ou rejetées. En outre, même si elles sont adoptées au niveau du Codex, il peut s'écouler un certain temps avant que des changements ne soient apportés à la législation locale.

Enfin, il convient de souligner le bien-fondé des résultats de la première consultation technique de la FAO sur les allergies alimentaires (Rome, 1995), qui a identifié les aliments finalement inclus dans la section 4.2.1.4 de la NGAP, telle qu'elle a été adoptée en 1999. Il est impressionnant de constater que la liste des allergènes prioritaires recommandée en 1995 est encore largement reconnaissable dans la liste près de 30 ans plus tard et qu'elle ne présente que quelques améliorations recommandées.

Réunion 2 : Examen et établissement de seuils dans les aliments pour les allergènes prioritaires

Lors de la réunion 2, le Comité d'experts a traité le mandat fourni par le Codex concernant l'établissement de seuils, en examinant les données cliniques disponibles et en recommandant des doses de référence (RfD) pour les aliments figurant sur la liste mondiale des allergènes prioritaires établie lors de la réunion 1.

Le Comité d'experts a pris en compte à la fois la proportion de personnes souffrant d'une allergie pertinente qui seront affectées par l'exposition à une quantité donnée d'allergène (ED01 vs ED05) et les caractéristiques de toute réaction susceptible de se produire, résumées sous le terme de "gravité". Le Comité d'experts a identifié et examiné les valeurs de la dose déclenchante (DE) publiées précédemment (Remington et al., 2020 ; Houben et al., 2020) et a également été en mesure d'examiner les nouvelles données cliniques disponibles concernant la gravité des réactions allergiques à de faibles doses (Patel et al., 2021 ; Turner et al., 2022).

Ces DRf pourraient être utilisées soit dans un cadre d'évaluation des risques pour déterminer s'il convient d'appliquer l'étiquetage préventif des allergies (EPPA), soit dans un processus décisionnel de gestion des risques en cas d'incidents liés à des allergènes. L'adoption de ces RfD dans toutes les régions géographiques constitue un objectif réaliste et réalisable qui contribuerait à harmoniser l'évaluation et la gestion des risques liés aux allergènes alimentaires et pourrait simplifier la vie des parties prenantes (consommateurs, producteurs, autorités de réglementation, professionnels de la santé, etc.)

Le Comité d'experts a convenu comme principe général que les valeurs RfD devraient être contextualisées (y compris les limites analytiques potentielles pour les vérifier), en tenant compte des conséquences plus larges et involontaires (par exemple, PAL apparaissant sur chaque produit en raison de recommandations trop strictes). Il est important de noter que le comité d'experts a conclu qu'un principe directeur devrait être de déterminer si le choix d'une valeur de DE plus stricte (plus faible) améliorerait matériellement l'impact sur la santé publique. Ce principe, associé à l'examen des données cliniques, à la caractérisation de la gravité et aux considérations analytiques, a conduit le comité à convenir que l'objectif de sécurité serait atteint en dérivant la dose de référence de la DE05, ou la dose censée entraîner des réactions objectives chez au plus 5 % de la population allergique (avec arrondi) (voir le tableau de la recommandation de la dose de référence).

Qu'en est-il de l'analyse des allergènes alimentaires ?

Les DRF recommandées constituent un progrès pour l'évaluation et la gestion des risques liés aux allergènes. Toutefois, la communauté analytique devra soutenir activement l'amélioration des performances des méthodes et le comité d'experts a noté que :

- Une RfD [basée sur l'ED05] peut être mise en œuvre et contrôlée dans une certaine mesure avec les capacités analytiques actuelles, mais des limitations significatives dans la performance de la méthode subsistent. - Il a fortement recommandé que l'expression des résultats analytiques soit normalisée en mg de protéines totales provenant de l'aliment allergène par kg de produit alimentaire analysé afin de faciliter l'interprétation des résultats et la comparaison avec une DRF et un seuil d'intervention par les utilisateurs des services analytiques. - Pour remédier aux lacunes de la méthodologie analytique, ils ont recommandé l'élaboration de critères de performance des méthodes ainsi qu'une mise à disposition plus large de matériaux de référence accessibles pour les allergènes prioritaires.

Réunion 3 : Examiner et établir l'étiquetage préventif (EPP) des allergènes prioritaires dans les aliments

La réunion 3 a examiné l'état actuel de l'étiquetage préventif et a proposé un cadre pour améliorer son application. Les conclusions de cette réunion sont résumées ci-dessous :

Situation actuelle

- L'utilisation de l'étiquetage préventif est volontaire et souvent mal comprise par les consommateurs et l'industrie. - La décision d'appliquer (ou non) l'APL ne fait pas partie d'un processus normalisé d'évaluation des risques. - Les consommateurs estiment que les informations actuellement fournies par le système PAL sont incomplètes, confuses et ambiguës en ce qui concerne les caractéristiques du risque et l'action attendue de la part du consommateur allergique.

Cadre proposé

- Le Comité d'experts a recommandé que la décision d'utiliser ou non une mention PAL fasse partie d'un cadre réglementaire. Cela obligerait les exploitants du secteur alimentaire à n'utiliser la mention PAL que lorsque la présence involontaire d'un allergène (PAU) dépasse la dose de référence correspondante. - Les consommateurs souffrant d'allergies alimentaires devraient être en mesure d'identifier sur l'emballage si une évaluation qualifiée des risques a été réalisée, indépendamment de l'utilisation ou non de PAL. - Une approche cohérente et harmonisée est l'utilisation la plus efficace des PPA pour communiquer aux consommateurs souffrant d'allergies alimentaires le risque lié aux PAU.

Voir la figure 2 pour le cadre de la PPA proposé par le Comité d'experts. Une fois de plus, l'adoption d'un tel cadre vise à harmoniser l'analyse des risques liés aux allergènes alimentaires et à simplifier la vie de toutes les parties prenantes.

Remarques finales

La récente Consultation d'experts FAO/OMS représente la plus grande activité menée par le Codex sur le thème des allergies alimentaires depuis la création de la liste originale des allergènes prioritaires du Codex en 2000. Elle représente plus de 120 heures de réunions virtuelles auxquelles ont participé jusqu'à 25 scientifiques du monde entier, dont l'expertise couvre des domaines aussi divers que la chimie analytique et des protéines, la science alimentaire, l'évaluation des risques et l'allergologie clinique. En outre, d'innombrables heures ont été consacrées à l'examen et à la préparation de synthèses de données pertinentes en dehors de ces réunions, ainsi qu'à la rédaction des rapports. Le travail s'est appuyé sur et a intégré les résultats d'une quantité considérable de recherches entreprises au cours des deux dernières décennies, impliquant de nombreux participants à la consultation FAO/OMS dans le contexte de grands projets multinationaux (par exemple Europrevall, iFAAM, le programme VITAL™).

Bien sûr, comme pour toutes les entreprises scientifiques, le travail n'est pas terminé, mais les résultats de la consultation constituent une étape majeure dans le développement de l'évaluation des risques liés aux allergènes, et donc dans la protection de tous ceux qui souffrent d'allergies alimentaires. Toutes les parties prenantes devront être impliquées dans la valorisation du travail entrepris au cours des prochaines années, car les recommandations sont encore en cours de discussion au sein du Comité du Codex sur l'étiquetage des denrées alimentaires (CCFL) - cela peut prendre du temps et ne signifie pas que les recommandations seront adoptées, que ce soit en totalité ou en partie. Même si elles sont adoptées au niveau du Codex, il peut s'écouler un certain temps avant que des changements n'apparaissent dans la législation locale.

En attendant, toutes les parties prenantes doivent rester vigilantes pour protéger les personnes souffrant d'allergies alimentaires et continuer à faire pression pour résoudre les ambiguïtés actuelles liées à la gestion des risques liés aux allergènes et à l'étiquetage.